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portraits d'expatriés américains au canada

Qu'ils soient républicains, démocrates ou indépendants, cinq Américains installés au Canada nous racontent leur état d'esprit à l'approche des élections.

Jill Gagnon, 53 ans

Immigrer au Canada n’était pas dans les plans de Jill. Mais l’amour en a décidé autrement. Elle a rencontré son mari, un Québécois, sur une plage des Bahamas. Cela fait maintenant 16 ans que la dame habite dans la belle province.

 

Vendeuse de profession, Jill a voté par correspondance dans l’État de la Pennsylvanie, un État clé. La femme de 53 ans se considère comme républicaine. Mais en 2020, elle votera pour les démocrates. « Je suis une républicaine qui votera pour Biden », confie-t-elle.

 

« En 2016, je crois que plusieurs personnes voulaient un changement et pensaient que Trump représentait ce changement. Mais ça s’est retourné contre lui », continue Jill.

 

Ayant grandi dans une famille religieuse, Jill a parfois des discussions houleuses avec des proches concernant la politique américaine, notamment avec sa mère de 83 ans. « Parfois, ma mère me raccroche au nez, raconte-t-elle. Elle pense que Dieu a assigné Trump comme président. »

Ce qui est important pour elle :

  • Le droit des femmes « J’ai l’impression que depuis Trump, il y a un renversement des droits des femmes dans la société. Ça me semble si archaïque. Juste comment Trump traite les femmes en général, ça me fait peur. »

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Chrissy Coba, 26 ans

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Jill Gagnon (photo fournie)

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Brian Lipson, 42 ans

Résident permanent depuis 2010, Brian est venu au Canada pour les études. En 2011, il suivait des cours de droit à l’Université Laval. Avocat de profession, il a envoyé son bulletin de vote dans l’État du Michigan, aussi un État clé. Un processus qu’il considère comme étant ardu. « Tout est organisé pour que le moins de gens possible votent [par correspondance]. »

À la question s’il est traditionnellement démocrate ou républicain, Brian répond : « Je suis traditionnellement à gauche. Plus à gauche que les démocrates. »

Mais comme l’élection de 2020 est « cruciale », Brian a voté pour le démocrate Joe Biden.

« Par contre, j’aurais voté avec plus d’enthousiasme pour Bernie Sanders », précise-t-il.

Concernant le premier mandat de Donald Trump, l’avocat ne mâche pas ses mots.

Il le qualifie de « désastre » et de « chaos ». « On ne peut clairement pas avoir ce président pour un autre quatre ans », s’indigne l’homme de 42 ans.

Ses proches qui habitent toujours aux États-Unis sont aussi de gauche. Même que certains d’entre eux s’abstiendront de voter ou voteront pour un candidat indépendant. « Ils disent que les républicains et les démocrates font la même chose », souligne-t-il.

« En espérant qu’on prendra la bretelle de sortie en novembre », conclut-il.

Ce qui est important pour lui :

  • Les discriminations raciales « Plus ça va mal aux États-Unis, plus je pense à mes neveux, à ma nièce et à mes beaux-frères qui sont des personnes de couleur. »

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Lisa Anderson, 50 ans

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Lisa Anderson (photo fournie)

Cela fait un petit peu plus d’un an que Lisa et sa famille ont déménagé au Canada. Dans le cadre de l’expansion de leur entreprise spécialisée en technologies de l’information, ils ont ouvert un  bureau à Québec. Lisa a voté par correspondance dans l’État où elle habitait avant son déménagement, le Texas. Mais elle craint qu'il y ait de l'interférence partisane dans le dépouillement des votes.

Se qualifiant comme une électrice indépendante, elle partage des idéaux de chaque parti. D'un point de vue économique et fiscal, elle se définit comme conservatrice. Mais d'un point de vue social, elle est plus libérale. En 2020, la dame votera pour Biden. « Parce que je trouve Donald Trump tellement arrogant », justifie-t-elle.

Les quatre années de Donald Trump à la présidence l’auront convaincue. Elle qualifie son premier mandat de « catastrophe absolue ». Celle qui a vécu une bonne partie de sa vie au Texas a été notamment choquée des images circulant dans les médias et sur les réseaux sociaux illustrant le traitement des migrants à la frontière États-Unis et Mexique. «​ Avec Trump, le parti républicain m’a vraiment déçu. Ça va être difficile de leur donner mon appui », confie-t-elle.

Quant à sa famille et ses amis qui habitent au pays de l’Oncle Sam, la plupart d’entre eux voteront « de l’autre côté ». Les querelles familiales ne s’appliquent pas seulement à la sienne. « Des personnes suppriment des amis sur Facebook et des dîners familiaux sont annulés, se désole Lisa Anderson. La politique américaine est certainement un sujet conflictuel. »

Ce qui est important pour elle :

  • L’immigration « Je ne comprends pas pourquoi les familles doivent être séparées à la frontière, et en plus, que les enfants doivent rester dans des cages. Il y a tellement d’autres politiques migratoires qui seraient plus humaines. C’est vraiment décevant comment l’administration de Trump traite les migrants. »

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Michael David Miller, 32 ans

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(photo fournie)

Originaire de l’État du Michigan, Michael David Miller vit à Montréal depuis août 2011. Il a immigré au Québec pour poursuivre une maîtrise en bibliothéconomie à l’Université de Montréal. Après l’obtention d’un poste dans son domaine, il a demandé sa résidence permanente puis sa citoyenneté canadienne.
 

Si Michael a voté aux élections de 2020 et lors de la première élection de Barack Obama, il n’a pas exercé son droit en 2016 et en 2012. « Le Michigan a viré républicain en 2016 par uniquement quelques milliers de votes, car beaucoup de démocrates michiganais·e·s comme moi, n’ont pas voté, explique-t-il. C’était le cas dans beaucoup d’états que Hillary Clinton aurait dû gagner.»
 

Pour le trentenaire, qui s’identifie comme une minorité visible et une minorité sexuelle, il était aussi important de voter contre le président actuel. « Il soutient des groupes de suprématie blanche et des groupes anti-homosexuel, lance-t-il. C’est un président qui incite la haine et la méfiance de l’autrui. »
 

Michael s’inquiète pour sa famille restée au Michigan, si Donald Trump reste quatre ans de plus au pouvoir. « Je crains pour ma sœur, pour mon frère, pour ma tante et pour ma mère qui ont l’air beaucoup plus asiatique que moi, témoigne-t-il. C’est un moment inquiétant pour toutes les minorités visibles aux États-Unis. »
 

L'élection de Joe Biden ne changera pas le climat instauré par Trump du jour au lendemain, selon lui. « Je suis pragmatique, on aura encore le racisme, la xénophobie et les inégalités sociales sous un régime Biden, mais j’espère qu’il va essayer de les réparer et de reverser ces dommages causés par l’administration Trump, mais ça va être difficile », dit-il.

M. Miller a choisi le Québec et ne se voit nullement retourner vivre aux États-Unis, même pour un voyage. « C’est un pays qui me rend profondément mal à l’aise, je le trouve ignorant, égoïste, inégal et injuste, estime-t-il. Certes, il y a des gens qui essaient de changer des choses, mais je veux vivre dans un pays plus juste, plus égal, plus équitable et plus ouvert sur le monde. »

Si pour lui, le Québec est loin de la perfection, ses avancées sont majeures sur de nombreux plans, par rapport aux États-Unis. 

 

Ce qui est important pour lui 

  • Les droits des femmes à faire ce qu’elles veulent avec leurs corps

  • Les droits de la communauté LGBTQ+ à exister et à être protégée par la loi

  • L’environnement : « on n’aura pas de droits à défendre si on n’a pas de planète habitable ».

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