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L'importance du vote des Américains au Canada

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Les Américains du Canada représentent la plus large portion d'électeurs expatriés en âge de voter, tous pays confondus. En 2016 et en 2018, ils n'étaient pourtant que 5% à avoir exercé leur droit.

Mais les élections de 2020 sont particulières. Ce sont plus de 158,9 millions d'Américains qui ont voté, sur 239 millions selon le United States Elections Project. Cela représente un taux de participation record de 66%, qui n'avait pas été atteint depuis plus d'un siècle.

Avec la COVID-19 qui a fait craindre les déplacements en personne, le nombre de votes par correspondance a lui aussi explosé cette année: 92 millions de bulletins ont été demandés et 65 millions ont été retournés. En effet, certains États ont modifié leurs lois pour permettre à un plus grand nombre de personnes de voter par la poste, comme la Californie.

Les Américains expatriés, qu'ils exercent au sein de l'armée ou qu'ils soient résidents permanents d'un autre pays, sont obligés de voter par correspondance. Le plus souvent, ils votent dans le dernier endroit où ils ont vécu aux États-Unis.

S'enregistrer comme électeur

 

Les électeurs doivent faire une demande auprès de leur comté d'origine pour recevoir un bulletin de vote. Cela peut se faire sur des sites non partisans comme voteabroad.org. Ensuite, ils reçoivent les documents nécessaires par courriel. Michiganais installé à Montréal, Michael David Miller a dû imprimer son bulletin, le remplir puis le signer pour finalement le renvoyer par la poste vers son comté natal. Tout devait être reçu avant 20h le 3 novembre 2020 pour que son vote soit comptabilisé. 

 

Tous les États n'ont pas la même date limite pour recevoir les bulletins. Le Nevada, par exemple, les acceptait jusqu'au10 novembre. Ainsi, lorsque les résultats sont serrés, les résultats officiels peuvent prendre plus temps à être annoncés.

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Il peut toutefois être intimidant de voter par correspondance dans certains États, comme le Texas, selon Alexandre Couture Gagnon, professeure agrégée à l'Université du Texas Rio Grande Valley et membre associée de la Chaire Raoul Dandurand de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). " Dans une demande de bulletin de vote par la poste au Texas, il y a plusieurs mises en garde menaçant d'accusations criminelles, dit-elle. Aussi, il faut signer de la même façon partout. La paperasse est impressionnante et les instructions sont longues." De quoi en dissuader quelques-uns.

La stratégie démocrate

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Crédit : Daniel SLIM / AFP

En 2020, les responsables de l'organisation Democrats Abroad ont décidé de mettre les bouchées doubles pour promouvoir le blue ticket. L'objectif ? Recruter un maximum d'électeurs pour dépasser la participation de 5% enregistrée lors des élections précédentes et, peut-être, faire la différence dans une course où chaque bulletin compte.
 

Democrats Abroad représente officiellement le Parti démocrate auprès des millions d'Américains vivant hors des États-Unis. L’organisation compte 44 comités à travers l'Europe, les Amériques, le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie. Ces comités nationaux tiennent les Américains à l'étranger informés de leurs droits et les aident à participer au processus politique. Les membres vivent dans plus de 190 pays à travers le monde et votent dans tous les États et districts du Congrès des États-Unis.

 

Steve Nardi a déménagé au Canada en 1994. Actuellement président de l’aile canadienne de l’organisation, il y est actif depuis 8 ans. Avec des centaines de bénévoles, il s’efforce d'éduquer tous les électeurs américains sur leur droit de vote et sur la manière d'obtenir leur bulletin à chaque élection. Leurs efforts semblent avoir porté leurs fruits.

Cette année, l’organisation a surtout ciblé les électeurs du Michigan.

 

 

 

 

 

 

Selon les résultats des élections en date du 8 novembre 2020, l'État du Michigan est repassé aux mains des démocrates. Joe Biden l'emporte par plus de 145 000 voix. La stratégie de Democrats Abroad pourrait avoir contribué à cet écart important. 

 

 

 

 


Pour les prochaines élections, l'organisation pourrait bien réitérer cette stratégie qui consiste à cibler une zone

géographique pour faire la différence dans les États pivots, selon Steve Nardi.
 

L'organisation a également tenté de faciliter le processus de vote par correspondance, alors que Donald Trump a bloqué le financement de la poste américaine, cet été, pour amenuiser son influence. Une entente de Democrats Abroad avec l’entreprise postale UPS a permis à ses membres de passer outre ces difficultés.

 

 

 

 

 

 

 


 

La COVID-19 a aussi obligé l’organisation à réévaluer ses stratégies pour mieux rejoindre les Américains expatriés.

 

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Du côté républicain

L'objectif de Republican Overseas est simple : « Faire en sorte que le plus de gens possible votent », déclare le représentant de l'organisation au Canada, Mark Feigenbaum.

La COVID-19 a toutefois ralenti les activités de l'organisation durant la campagne électorale. « On ne pouvait pas faire de rassemblements ni d'événements », se désole M. Feigenbaum. Leurs efforts se sont concentrés sur des interventions à travers les médias canadiens.

Contrairement à Democrats Abroad, ils n'ont pas ciblé un État clé particulier pour encourager le vote. L'organisation n'avait non plus de plan précis pour rejoindre davantage d'électeurs américains expatriés au Canada.

Malgré tout, M. Feigenbaum demeure optimiste. « On le voit à chaque élection : il y a de plus en plus de gens intéressés à voter, estime-t-il. Il est aussi plus facile de s'enregistrer comme électeur. »

Juste avant les élections, l'avocat s'attendait à une bataille serrée entre Donald Trump et Joe Biden. Par contre, le défi auquel fait face l'organisation au Canada, selon lui, c'est que les expatriés américains vivant au Canada sont davantage démocrates.

 

« Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'indécis, souligne-t-il. Notre objectif est donc d'encourager les républicains qui habitent ici à aller voter. »

Alors que Joe Biden vient d'être élu 46e président des États-Unis, cette absence de stratégie de la part de l'organisation n'aura probablement pas aidé le parti républicain à gagner des voix au Canada.

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Mark Feigenbaum, représentant de Republican Overseas au Canada.
(Crédit: Twitter)

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